Ce n’est pas un scoop… L’inhalation de certains produits capillaires peut provoquer des allergies respiratoires légères ou réellement handicapantes. Les substances incriminées ? Elles sont nombreuses si l’on en croit le médecin allergologue Farid Marmouz, diplomé en allergologie chimique et professionnelle*. «Beaucoup d’actifs peuvent être source d’allergènes : le persulfate présent dans les décolorations, la paraphénylènediamine ( PPD)contenue dans les colorants capilllaires, le monoethanolamine de certaines lotions de mise en plis, le thioglycolate d’ammonium des permanentes à froid, la poudre de licopode des shampoings secs, les sulfites et le gaz propane ou butane des laques ou encore le henné. » Certains composants comme la PPD donnent surtout des eczémas de contact. Attention aux gants de latex qui peuvent générer, eczémas de contact, urticaires, rhinites, asthme et jusqu’à l’œdème de Quincke. Côté symptômes, l’allergie respiratoire multiplie les signaux. Au programme, rhinites, démangeaisons au niveau du nez, toux sans origine, conjonctivites, larmoiements, sifflements respiratoires, essoufflements, asthme mais aussi urticaire et eczéma.« Le patient se pense victime d’un rhume passager ou d’un virus quelconque. Il ne fait pas spontanément le lien avec une allergie respiratoire » renchérit le docteur Farid Marmouz. Pourtant, certains éléments peuvent alerter le coiffeur.« Les symptômes diminuent naturellement durant les journées de congés ou lors de vacances prolongées. » Des solutions existent Face à tous ces désagréments, il est donc urgent de consulter sans attendre votre médecin traitant. Lui seul pourra vous orienter vers un pneumologue ou un allergologue afin de réaliser un examen ORL. « Une exploration fonctionnelle respiratoire et d’éventuels tests cutanés pourront compléter le bilan » précise le spécialiste. En matière de traitement, les antistaminiques locaux soulagent rapidement les rhinites, démangeaisons ou larmoiements. Les sprays bronchodilatateurs associés éventuellement à des corticoïdes inhalés, s’attachent, eux, à limiter ou stopper les crises d’asthme. Au quotidien, pensez également à adopter les bons réflexes. Aérez très régulièrement le salon et nettoyez les grilles du système de ventilation. Dans le local technique, concoctez les préparations capillaires sous une hotte aspirante. Privilégiez les produits en version crème ou liquide. Ils seront moins irritants que les formulations en poudre.« Pensez aussi à espacer les fauteuils de vos clients. Vous éviterez ainsi de cumuler un trop grand nombre d’agents agressifs dans l’air » ajoute le docteur Farid Marmouz. En cas d’aggravation de la maladie, il est peut-être temps d’envisager une réorientation professionnelle.« Beaucoup de manipulations obligent le coiffeur à utiliser des produits irritants. En tant qu’allergologue, je dois encourager un patient en souffrance à quitter son environnement néfaste.» * Vice Président du Club d’Immuno- Allergo Biologie (CIAB) également co-fondateur de la Société Francophone de Psycho-Allergologie (SFPA) 83, boulevard Poniatowski 75012 Paris. 01.43.41.04.54.
Encadré + photo Visuel dépistage dans fichier Visuel-santé-allergies respiratoires Le 5 avril prochain, l’Association Française pour la Prévention des Allergies (Afpral) organise dans toute la France la Journée nationale de dépistage des allergies. Pour l’occasion, une cinquantaine d’allergologues propose en cabinet des consultations gratuites et sans rendez-vous. En parallèle, d’autres spécialistes répondent par tchat à vos questions sur le site officiel de l’évènement. Le but ? Sensibiliser le public aux symptômes allergiques et l’inciter à consulter un allergologue en cas de doute. Renseignements sur : www.journeedepistageallergies.fr
Auteur : Farid MARMOUZ
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